Le Parti libéral du Canada (PLC) emboîte le pas aux conservateurs et cessera de présenter des demandes pour que ses employés puissent obtenir la Subvention salariale d’urgence offerte par Ottawa dans le cadre de la crise de la COVID-19.
Dans une courte annonce transmise par courriel, Braeden Caley, directeur principal des communications du parti, précise que le PLC « suspend, pour l’instant, toute demande d’obtention de la subvention ».
Selon M. Caley, cette décision est notamment attribuable au fait que le financement populaire se stabilise, alors que notre économie et nos communautés se remettent graduellement sur pied
.
Comme bien d’autres formations politiques, le PLC a suspendu ses événements de financement traditionnels en mars, et cela continue d’être le cas
, précise M. Caley.
Les collectes de fonds s’effectuent maintenant en ligne, par courriel et par téléphone.
L’utilisation de la Subvention salariale d’urgence a permis à quelque 80 employés du PLC de conserver leur emploi, mentionne le parti.
Aucun employé de la formation politique n’a perdu son emploi pendant la première phase de la crise de la COVID-19, souligne M. Caley dans son courriel.
Promesse conservatrice
Chez les conservateurs, Josée Morissette, attachée de presse au bureau du chef de l’opposition officielle, mentionne par courriel que le chef, Erin O’Toole, « estime que la subvention salariale a été conçue pour aider les entreprises à survivre et non pour subventionner les partis politiques ».
Le nouveau chef incite par ailleurs les autres partis à rembourser les montants obtenus et précise que sa formation agira en ce sens.
L’arrêt de l’utilisation de cette subvention était inscrit dans le programme de M. O’Toole lors de la course à la chefferie du parti.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) continue, de son côté, d’avoir recours à cette subvention. Cette décision a été confirmée, jeudi, par Anne McGrath, directrice nationale du NPD.
Nous continuerons de faire appel au programme pour soutenir nos employés et leurs familles, éviter les mises à pied et nous concentrer sur les dossiers prioritaires pour les Canadiens durant cette pandémie
, a-t-elle indiqué par courriel.
Au printemps, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, avait vertement critiqué les autres formations siégeant aux Communes pour leur utilisation de cet argent public. Quelle horrible malhonnêteté, quel rire grossier au visage des gens
, avait-il déclaré à la fin mai.
Le Bloc est le seul des quatre principaux partis fédéraux à ne pas avoir eu recours à ce programme.
Le Parti vert, le cinquième parti à disposer de députés aux Communes, a lui aussi fait appel à la Subvention salariale d’urgence. La porte-parole Rosie Emery a indiqué à CBC News que si le Parti vert est toujours admissible à la [subvention], alors il continuera de la demander
, avant d’indiquer que tout surplus incorrectement reçu sera remboursé dès que possible, après confirmation auprès de l’Agence du revenu du Canada
.
Des dons en baisse, mais néanmoins conséquents
La pandémie a certainement influé sur les dons politiques offerts aux divers partis, mais cela n’a pas empêché les conservateurs d’amasser 3,5 millions de dollars au cours du deuxième trimestre de 2020, en plus de 436 000 $ en transferts de la part des candidats à sa course à la chefferie, pour un total d’environ 4 millions.
Au cours de la même période, en 2018, plus de 6 millions avaient trouvé leur chemin jusque dans les coffres du parti.
Les libéraux, eux, ont obtenu des dons totalisant 2,6 millions depuis le début de l’année, comparativement à un peu moins de 3,1 millions en 2018.
Chez le NPD, les dons se chiffrent à 1,3 million au cours du dernier trimestre, par rapport à 872 000 $, il y a deux ans.
Au Bloc québécois, le financement populaire a atteint 131 000 $, comparativement à seulement 42 000 $, il y a deux ans.
Chez les verts, enfin, les dons et les transferts de la part des candidats à la chefferie ont respectivement représenté 633 000 $ et 87 000 $, pour un total de plus de 721 000 $, en hausse par rapport à 572 000 $ en 2018.