Le premier ministre Justin Trudeau n’entend pas remplacer la gouverneure générale Julie Payette « dans l’immédiat », a-t-il déclaré mercredi, allant jusqu’à parler de Mme Payette comme étant « excellente ».
Dans une entrevue accordée à la station de radio RED FM, à Vancouver, M. Trudeau a mentionné que le Bureau du Conseil privé avait déjà lancé une enquête indépendante sur les allégations de harcèlement à l’encontre de Mme Payette.
Celle-ci est aussi accusée d’avoir créé un environnement de travail toxique à Rideau Hall.
L’enquête, dont le mandat a été accordé à la firme Quintet Consulting, est évaluée à près de 90 000 $, et les résultats sont attendus plus tard cet automne.
Quintet avait déjà été appelée il y a sept ans pour sonder les problèmes au sein de l’unité de protection de la GRC pour le premier ministre de l’époque, Stephen Harper. L’entreprise a également enquêté sur des problèmes avec l’ancien sénateur Don Meredith.
Un avis en ligne concernant le contrat indiquait que Quintet interrogerait les employés actuels et anciens de Rideau Hall afin qu’ils puissent partager leurs expériences, et qu’un rapport final serait présenté au ministre des Affaires intergouvernementales Dominic LeBlanc à l’automne.
Mme Payette aura également une rencontre avec les consultants pour tenter de déterminer précisément quels comportements contribuent à créer un milieu de travail toxique et quelles personnes ont été impliquées.
Julie Payette lors de l’annonce de sa nomination comme gouverneure générale du Canada, le 13 juillet 2017, au Sénat.
Photo : Reuters / Chris Wattie
Pas de crise constitutionnelle
Le premier ministre a ainsi souligné qu’il n’entendait pas faire appel à la reine Élisabeth II pour demander à remplacer la gouverneure générale.
Nous avons une excellente gouverneure générale en ce moment, et je crois qu’en plus de la crise de la COVID-19, personne ne souhaite une crise constitutionnelle
, a mentionné M .Trudeau.
Nous avons mis un processus en place pour évaluer les conditions de travail à Rideau Hall, mais nous n’envisageons pas d’aller plus loin, pour l’instant.
Il s’agit de la première occasion où le premier ministre a défendu sa gouverneure générale en public depuis l’éclatement, à la fin juillet, de la controverse à propos du climat de travail à Rideau Hall et des agissements de Mme Payette. CBC/Radio-Canada a rapporté que, selon une dizaine de sources, Mme Payette insultait, harcelait et humiliait des employés en public.
Son bras droit et amie de longue date, Assunta Di Lorenzo, est accusée d’en faire tout autant.
Plus de 20 personnes, y compris des employés de la fonction publique et d’anciens employés à Rideau Hall, ont jusqu’à présent indiqué à CBC News qu’ils avaient été témoins de ces comportements, ou les avaient directement subis.
Mercredi toujours, le chef conservateur Erin O’Toole a affirmé qu’il serait « inapproprié » de commenter sur Mme Payette.
Je crois qu’il existe une bonne séparation
, a-t-il indiqué. Elle m’a passé un coup de fil bien agréable pour me féliciter pour mon rôle parlementaire. C’est tout ce que je dirai à ce sujet.
La gouverneure générale doit prononcer le discours du Trône, le 23 septembre, pour inaugurer une nouvelle session parlementaire, après avoir accepté la demande de prorogation du Parlement de la part de M. Trudeau, le mois dernier.