La Fédération des cégeps se désole d’avoir perdu de nouveaux étudiants étrangers à cause de la pandémie. Elle demande à Ottawa plus de souplesse dans la façon de traiter les demandes de permis d’études.
Il y aura 630 nouveaux étudiants de moins cette année, dont la grande majorité était inscrite dans les cégeps de l’Est-du-Québec.
Les étudiants n’ont pas pu avoir leur permis d’étude à temps à cause des règles imposées par la santé publique. Ils devaient avoir le document en main avant le 18 mars pour passer la frontière.
Pour le président-directeur général de la Fédération, Bernard Tremblay, il sera important qu’Ottawa assouplisse le traitement d’acquisition des permis pour les nouveaux étudiants une fois que la pandémie sera derrière nous.
On pense que c’est inquiétant et on met justement beaucoup d’efforts pour convaincre le gouvernement fédéral de trouver des assouplissements administratifs, de faciliter, entre autres, la cueillette de données biométriques que les jeunes étrangers doivent fournir pour obtenir leur permis d’études
, explique-t-il.
Ces données biométriques incluent les empreintes digitales de l’étudiant en plus d’une photo. Ces données sont essentielles pour confirmer une identité et compliquent la tâche des fraudeurs.

À lui seul, le Cégep de Matane perd 120 étudiants internationaux. Il accueillera seulement 688 étudiants cette année.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Former les étudiants pour la « nouvelle économie »
Il y a toutefois davantage d’étudiants dans les cégeps de la province, toutes origines confondues, comparativement à l’an dernier.
Un total de 174 503 étudiants sont inscrits cette année, une augmentation de 561 personnes.
Malgré cette augmentation, le PDG de la Fédération précise qu’il ne faut pas perdre de vue certains enjeux.
Par exemple, environ 30 % des jeunes ne poursuivent pas leurs études après le secondaire, une importante proportion, selon M. Tremblay.
Il rappelle également qu’avec le vieillissement population, le Québec aura davantage besoin de diplômés.
Aussi, il juge qu’un pays tire mieux son épingle du jeu après une crise qu’un autre lorsqu’il y a plus de diplômés parmi ses citoyens.
Il faut absolument, je pense, qu’on profite de cette période inhabituelle pour réfléchir et s’assurer d’avoir à la sortie de la crise les travailleurs qui auront les profils de compétences qui sont nécessaires pour la nouvelle économie
, estime-t-il.
La Fédération fait aussi remarquer que le nombre d’inscriptions est en hausse dans les cégeps des villes, contrairement à celles de la majorité des cégeps des régions.
Le Bas-Saint-Laurent observe une baisse de 1,9 % et, sur la Côte-Nord, cette diminution est de 1,9 %.