À la fin juillet, le premier ministre du Nouveau-Brunswick Blaine Higgs a refusé l’aide financière d’Ottawa pour aider les sociétés de transport en commun de la province à faire face aux nouveaux coûts engendrés par la pandémie.
Alors que le Nouveau-Brunswick remet son économie en marche, ce choix constitue un pari risqué
, selon Yves Bourgeois, l’économiste spécialisé en développement durable.

L’économiste Yves Bourgeois.
Photo : Radio-Canada
La hausse des frais liés à la pandémie ainsi que la baisse des revenus affecte la capacité des sociétés de transport en commun à continuer d’offrir leurs services.
C’est clair que si l’on devait couper dans ces services-là, ça va ralentir la relance, en particulier des activités économiques qui sont très importantes au niveau local.
Codiac Transpo, qui dessert les villes de Moncton, Dieppe et Riverview affirme même que la durabilité à long terme du transport en commun au Nouveau-Brunswick dépend de ces fonds.

Déficit estimé pour le transport en commun en 2020.
Photo : Radio-Canada
On le sait tous que le transport en commun, ce n’est pas payant. C’est un service qu’on donne à la population
, déclare le maire de Dieppe, Yvon Lapierre.
Je pense que c’est extrêmement regrettable de voir une opportunité comme ça nous passer sous le nez.
Opérations et grands projets d’infrastructures
Blaine Higgs a indiqué plusieurs fois que ces fonds sont destinés à de grands projets d’infrastructure, et qu’il n’est donc pas conçu pour les petites collectivités.
Il s’agit d’une mauvaise compréhension de la raison d’être de ce programme, affirme Marco D’Angelo, président de l’Association canadienne du transport urbain (ACTUSans financement, le service sera coupé
, dit-il.
Le premier ministre Blaine Higgs a annoncé lundi la tenue d’élections générales le 14 septembre prochain.
Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach
Selon M. D’Angelo, il est important de reconnaître la différence entre les opérations et les grands projets d’infrastructure.
Une province qui priorise les voitures ?
Le manque d’investissement dans ce secteur entraîne un cercle vicieux dans la province, croit pour sa part Yves Bourgeois.
Notre aménagement est fait en fonction de la voiture privée alors ce sont des cercles vicieux
, indique Yves Bourgeois. On bâtit des écoles dans des quartiers éloignés (…) ça accentue le besoin de la voiture et ça rend encore plus évident le manque d’alternatives.
En raison du déclenchement des élections, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a refusé de commenter.
En plus du Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et les territoires ont aussi refusé de participer à ce programme fédéral.
D’après le reportage de Laurianne Croteau