Le gouvernement Ford annonce que les élèves de la maternelle à la 8e année retourneront en classe cinq jours par semaine au sein d’une même cohorte en septembre. Le port du masque sera obligatoire dès la 4e année.
Pour les élèves de la 9e à la 12e année, le ministère de l’Éducation désigne 24 conseils scolaires qui devront rouvrir leurs écoles secondaires selon un modèle hybride adapté. Deux conseils scolaires francophones, soit le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est et le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, figurent sur cette liste.
Ces conseils devront mettre sur pied des élèves, présents un jour sur deux ou selon des emplois du temps alternés, soit une fréquentation en personne pour au moins 50% des journées d’enseignement”,”text”:”cohortes d’environ 15élèves, présents un jour sur deux ou selon des emplois du temps alternés, soit une fréquentation en personne pour au moins 50% des journées d’enseignement”}}” lang=”fr”>cohortes d’environ 15 élèves, présents un jour sur deux ou selon des emplois du temps alternés, soit une fréquentation en personne pour au moins 50 % des journées d’enseignement
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Les écoles secondaires des conseils scolaires non désignés seront autorisées à ouvrir à temps plein, indique le ministère, puisqu’ils ont un plus petit effectif
.
Conseils scolaires francophones autorisés à rouvrir leurs écoles secondaires à temps plein
- Conseil scolaire de district catholique Nouvelon
- Conseil scolaire de district catholique Franco-Nord
- Conseil scolaire de district du Grand Nord de l’Ontario
- Conseil scolaire de district du Nord-Est de l’Ontario
- Conseil scolaire Viamonde
- Conseil scolaire catholique Mon Avenir
- Conseil scolaire catholique Providence
- Conseil scolaire de district catholique des Aurores boréales
- Conseil scolaire de district catholique des Grandes Rivières
- Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien
Les parents auront toutefois des options et pourront choisir pour leur enfant l’apprentissage à distance, qui sera offert par tous les conseils scolaires. Des exceptions pourront aussi êtes faites pour les élèves du secondaire ayant des besoins d’éducation particuliers.
Les enseignants pourront aussi décider de ne pas revenir travailler dans les écoles. Ils seront alors affectés à l’enseignement en ligne auprès des élèves qui auront choisi cette option, a indiqué le ministre Lecce en point de presse.
Le ministère réévaluera la liste des conseils scolaires désignés en fonction de l’évolution du virus dans la province.
Nous avons pris cette décision à la suite des recommandations des experts en santé publique, qui estiment que le risque de transmission est plus élevé chez les élèves du secondaire.
L’Ontario emboîte ainsi le pas à plusieurs autres provinces, dont la Colombie-Britannique, qui a annoncé mercredi que la plupart des élèves de la maternelle à la 12e année retourneront en classe à temps plein dès le 8 septembre.
Le Québec avait déjà confirmé en juin le retour en classe à temps plein pour la plupart des élèves en septembre.
Des masques obligatoires pour certains élèves
Les élèves de la 4e à la 12e année devront porter un masque non médical ou en tissu à l’école et dans les autobus scolaires. Pour les élèves de la maternelle à la 3e année, le port du masque dans les lieux communs sera encouragé, mais non obligatoire.
Lors d’une séance d’information technique jeudi, le sous-ministre adjoint de la Division de la réussite, de l’enseignement et de l’apprentissage en langue française, Denys Giguère, a toutefois précisé qu’il y aura des occasions de relâcher un peu la règle du port du masque à la récréation pour les plus jeunes
, et que les plus vieux sont capables de porter le masque plus longtemps
.
Les conseils scolaires devront fournir des masques médicaux et des visières au personnel enseignant et à tous les autres membres du personnel scolaire, y compris les chauffeurs d’autobus, tout en tolérant les exceptions raisonnables
.

Le port du masque sera obligatoire dès la 4e année à l’école et dans les autobus scolaires.
Photo : FEEO
Des protocoles de santé et de sécurité, entre autres sur la désinfection, l’adaptation des environnements scolaires et la limite du nombre de visiteurs, devront être respectés.
Le ministère précise qu’un nouveau système de surveillance de la santé sera mis sur pied en collaboration avec les bureaux de santé locaux, notamment pour permettre d’isoler rapidement les élèves ou les membres du personnel qui présenteront des symptômes de la COVID-19.
Dans la mesure du possible, les élèves devront dîner en classe et les cours d’éducation physique devront être donnés à l’extérieur.
Une enveloppe monétaire jugée insuffisante
Le gouvernement Ford ajoute par ailleurs un investissement de 310 millions de dollars pour aider les conseils scolaires, dont 60 millions pour l’achat de masques et d’équipement de protection individuelle. Un total de 80 millions est alloué pour aider à l’embauche de personnel, dont 30 millions pour l’embauche d’enseignants supplémentaires.
La province investira aussi 50 millions de dollars pour embaucher 500 infirmières qui devront s’assurer que les protocoles de santé sont bien respectés. Chaque infirmière sera responsable d’un petit groupe d’écoles, a précisé la Dre Barbara Yaffe, médecin hygiéniste en chef adjointe de l’Ontario.
Cette somme est toutefois loin d’être suffisante pour assurer une rentrée scolaire sécuritaire, selon Marit Stiles, porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario en matière d’éducation.

Marit Stiles, porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario en matière d’éducation
Photo : Studio des médias de Queen’s Park
M. Ford a mis en place un programme à petit budget pour économiser de l’argent sur le dos des enfants
, a-t-elle spécifié en conférence de presse jeudi.
Le plan dévoilé jeudi par le premier ministre Doug Ford et le ministre de l’Éducation Stephen Lecce ne prévoit que 16 000 $ par école pour le personnel supplémentaire, bien moins qu’un nouveau membre du personnel par école.
Le NPD
demande ainsi au gouvernement Ford d’ajouter des fonds à l’enveloppe monétaire annoncée aujourd’hui afin d’embaucher davantage de personnel et de réduire la taille des classes de manière à ce que tous les enfants puissent retourner à l’école à l’automne à temps plein.Des consultations de façade
En juin, le gouvernement Ford avait demandé aux conseils scolaires de préparer un plan pour les trois modèles d’enseignement proposés en prévision de la rentrée en septembre.
Plusieurs parents et conseils scolaires s’étaient prononcés contre le modèle hybride. Le Conseil scolaire du district de Toronto l’avait d’ailleurs qualifié de compliqué
, voire d’intenable
pour bien des familles, particulièrement en ce qui concerne les services de garde.
Les conseils scolaires avaient jusqu’au 4 août pour prévoir un tel plan, rappelle Lucille Collard, députée libérale de la circonscription d’Ottawa-Vanier.
l’intention de considérer ce que les conseils scolaires proposaient”,”text”:”On se demande jusqu’à quel point [le gouvernement] avait l’intention de considérer ce que les conseils scolaires proposaient”}}” lang=”fr”>On se demande jusqu’à quel point [le gouvernement] avait l’intention de considérer ce que les conseils scolaires proposaient
, constate-t-elle suite à l’annonce d’aujourd’hui. Selon Mme Collard, le manque de consultation est typique
du gouvernement Ford.
D’après elle, le plan dévoilé par le gouvernement Ford ne tient particulièrement pas compte de la réalité des conseils scolaires francophones.
C’est clair qu’ils n’ont pas été bien consultés
, exprime Mme Collard, spécifiant qu’il n’est pas rare que les élèves de 7e et 8e années soient regroupés avec ceux de 9e et 12e années dans les écoles francophones.
Le Parti libéral de l’Ontario avait par ailleurs proposé, plus tôt cette semaine, un plan d’action de 3,2 milliards de dollars en vue de la rentrée scolaire.
Même son de cloche du côté de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) qui considère que les syndicats n’ont pas été suffisamment consultés.
Politiquement, ça paraît bien [de rencontrer les syndicats], mais je peux vous dire qu’il n’y a rien de fructueux qui sort de ces rencontres.

Rémi Sabourin, président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (archives)
Photo : Radio-Canada
D’après le président de l’AEFO
, Rémi Sabourin, les enseignants doivent inévitablement prendre part aux discussions afin de faire partie de la solution adoptée pour la rentrée scolaire.Entre-temps, il considère que le gouvernement ontarien se contente d’offrir des réponses politiques simples
à des questions extrêmement complexes.
Des questions en suspens
Denis Chartrand, président de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), accueille quant à lui avec soulagement l’annonce du gouvernement Ford. On a finalement une décision du ministère qui nous oriente dans une direction ou une autre
, soutient-il.
M. Chartrand se dit cependant déçu du manque de détails concernant la mise en oeuvre du plan d’action pour la rentrée scolaire.
L’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) souhaite également clarifier certains détails techniques
sur la manière dont s’effectuera le retour en classe, à l’école ou en ligne.
Ce sont de gros morceaux de casse-tête
, fait valoir Johanne Lacombe, présidente de l’AFOCSC, qui espère entre autres que le personnel supplémentaire déployé dans les écoles de la province sera en mesure d’offrir des services bilingues.
Mme Lacombe pose malgré tout un regard optimiste sur le plan d’action dévoilé par le gouvernement Ford jeudi.
C’est de l’inconnu pour tout le monde
, souligne-t-elle. Mme Lacombe se réjouit ainsi des efforts qui ont été accomplis jusqu’à maintenant par le gouvernement provincial, bien qu’elle juge que le plan, annoncé à un mois de la rentrée scolaire, arrive trop tard
.
Avec les informations de Philippe de Montigny, Natasha MacDonald-Dupuis et Rozenn Nicolle