Le chef du NPD, Jagmeet Singh, pourra retourner à la Chambre des communes sans retirer ses propos ou s’excuser auprès du Bloc québécois, après avoir traité la semaine dernière son leader parlementaire de raciste
.
Radio-Canada a obtenu une copie de la lettre que le président de la Chambre a envoyée au Bloc québécois le 22 juin, dans laquelle il explique sa décision.
Anthony Rota rappelle que, le 17 juin dernier, Jagmeet Singh a été expulsé des Communes parce qu’il a refusé de retirer ses propos. Il s’agit, selon lui, d’ une sanction disciplinaire exceptionnelle
qui est mise en place lorsqu’un député persiste à défier l’autorité de la présidence
.
Par contre, il ne croit pas que cette punition doive se poursuivre. Après réflexion, j’en suis venu à la conclusion que les mesures appropriées ont été prises en conformité avec nos règles et usages et qu’il n’y a pas lieu d’y donner suite
, écrit-il.
Le Bloc déçu
Le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, lui a répondu lundi en lui rappelant que les propos de M. Singh sont d’une gravité sans commune mesure
et que le chef du NPD doit [les] retirer
.
Therrien. Il doit aujourd’hui y mettre fin. “,”text”:”Les propos de M. Singh en ont fait l’initiateur […] d’une campagne publique de dénigrement vraisemblablement orchestrée et lourde de conséquences qui s’est étendue bien au-delà du Bloc québécois pour porter préjudice à l’ensemble des Québécoises et des Québécois, écrit M.Therrien. Il doit aujourd’hui y mettre fin. “}}” lang=”fr”>Les propos de M. Singh en ont fait l’initiateur […] d’une campagne publique de dénigrement vraisemblablement orchestrée et lourde de conséquences qui s’est étendue bien au-delà du Bloc québécois pour porter préjudice à l’ensemble des Québécoises et des Québécois, écrit M. Therrien. Il doit aujourd’hui y mettre fin.
Il y a eu une volonté orchestrée de transformer un privilège parlementaire en accusation de racisme qui a fait beaucoup de mal à l’ensemble des députés du Bloc québécois, en particulier à celui de La Prairie [Alain Therrien]
, a pour sa part affirmé le chef du Bloc, Yves-François Blanchet.
Les députés bloquistes disent avoir reçu des milliers de courriels et de messages haineux sur les réseaux sociaux.
Le NPD satisfait
Pour sa part, Alexandre Boulerice, du NPD, n’est pas surpris de la décision du président de la Chambre. [Les bloquistes] doivent vivre avec les conséquences d’une telle orientation politique, c’est leur propre décision. Nous, on espère qu’on va être capable le plus rapidement possible de trouver des terrains d’entente entre tous les parlementaires
, a-t-il affirmé en entrevue à Radio-Canada.
M. Boulerice accuse le Bloc de flirter un peu avec le populisme de droite plus conservateur
.
Que s’est-il passé?
Le 17 juin, le chef néo-démocrate a présenté une motion sur le racisme systémique à la GRC, qui demande notamment de revoir son financement et de lancer un examen complet de l’usage de la force par les policiers fédéraux.
Le Bloc québécois s’est opposé à la motion soutenant que le comité fédéral sur la sécurité publique se penchait déjà sur l’existence du racisme systémique au sein de la GRC.
Mais le chef du NPD était hors de lui en entendant l’opposition du Bloc et a qualifié Alain Therrien, le leader parlementaire du parti, de raciste
. Selon M. Singh, une personne qui vote contre une motion comme ça est raciste
.
Il a par la suite refusé de retirer ses propos comme le lui a demandé la présidence de la Chambre des communes et ne l’a toujours pas fait.