Seuls les festivals et grands événements, les camps de vacances réguliers avec séjour et les combats en contexte sportif demeureront interdits cet été au Québec. Tous les autres secteurs de l’économie pourront, sous conditions, reprendre leurs activités dès aujourd’hui.
La nouvelle a été annoncée à Montréal jeudi après-midi par le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, qui était pour l’occasion accompagné par la directrice régionale Mylène Drouin.
Les bars, les parcs aquatiques, les parcs d’attractions, les spas, les casinos, les maisons de jeu et les entreprises de service où le télétravail n’est pas possible pourront donc rouvrir cet été.
Les établissements d’hébergement touristique qui n’avaient pas encore pu reprendre leurs activités, comme les auberges de jeunesse, obtiennent aussi la permission de relancer leurs activités.
Grâce à la collaboration de tous, nous pouvons amorcer cette période estivale avec la quasi-totalité des secteurs de déconfinés, et la société québécoise poursuit son cheminement vers une nouvelle normalité.
Les entreprises qui rouvriront leurs portes devront, comme celles ayant déjà reçu le feu vert des autorités, s’assurer que leurs employés et leurs clients respectent les règles sanitaires en vigueur. Mais certains secteurs devront également respecter des règles spécifiques.
Dans les bars, par exemple, la clientèle devra obligatoirement être assise, ce qui obligera les tenanciers à faire le deuil de leur piste de danse pour encore quelque temps.
Les règles applicables au secteur de la restauration devront également être respectées dans les aires de restauration des parcs aquatiques, des casinos, etc.
Quant aux établissements d’hébergement touristique, la santé publique demandera à ce que les cuisines communes soient fermées, et dans certains dortoirs, la limite de dix personnes provenant de trois ménages différents s’appliquera de la même façon que dans les chalets.
Un « relâchement » qui inquiète
Comme il l’avait fait sur nos ondes mardi, Horacio Arruda a profité de sa conférence de presse pour réitérer son angoisse par rapport au non-respect généralisé des consignes sanitaires émises par son équipe.
Je ne cacherai pas que je suis excessivement préoccupé par le fait qu’on sent un relâchement avec le déconfinement
, a-t-il répété.
C’est sûr, c’est l’été, il fait beau. Mais pour moi, c’est excessivement important – si on veut éviter que cette vague-là recommence ou qu’on fasse face à une deuxième vague – que tous les Québécois respectent la distanciation de deux mètres, qu’ils fassent l’étiquette respiratoire [et] qu’ils portent un couvre-visage.
Questionné sur les propos tenus plus tôt dans la journée par le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, selon lesquels les provinces ont échoué à prendre soin de leurs aînés, le Dr Arruda n’a pas eu d’autres choix que d’admettre qu’il avait raison.
C’est clair, je ne peux pas dire qu’il n’y a pas eu un certain échec avec la quantité de personnes qui sont décédées
, a-t-il concédé, ajoutant que les causes de cet état de fait étaient aussi complexes
que multiples
.
Un dernier bilan quotidien
Par ailleurs, 142 nouveaux cas d’infection ont été signalés au cours des dernières 24 heures au Québec, ce qui porte le total à 55 079 depuis le début de la pandémie, selon le bilan quotidien présenté jeudi.
En outre, sept personnes de plus ont succombé à la maladie, dont six au cours de la journée de mercredi, pour un total de 5448 décès liés à la COVID-19 depuis le mois de mars.
Signe encourageant, le nombre d’hospitalisations dues à la maladie a diminué de 13 au cours des dernières 24 heures, pour un total de 487. De ce nombre, 50 sont traités aux soins intensifs, soit 2 de moins que la veille.
Il s’agissait du dernier bilan quotidien de l’épidémie de coronavirus diffusé par les autorités québécoises. Désormais, celles-ci ne présenteront qu’un seul bilan chaque semaine pour rendre compte de l’état de la situation. Le prochain sera dévoilé jeudi prochain, le 2 juillet.
La décision de diminuer la fréquence de ces mises à jour, communiquée sans tambour ni trompette le jour de la fête nationale du Québec, a été prise compte tenu de l’épidémiologie
, du nombre de cas
et des fluctuations
, qui ne donnent pas une idée juste de la tendance, a plaidé jeudi le Dr Arruda.
Une fois par semaine, ça va être beaucoup plus stable
, a-t-il soutenu.
Nous, on va les avoir, les données, mais toute la partie de manipulation pour publication va être moins lourde pour le moment, et on va se concentrer à ce qu’on est en train de faire, à préparer la deuxième phase
, a ajouté le Dr Arruda, assurant qu’il ne s’agissait pas d’une question de transparence
.
S’il y a une situation d’intérêt public, […] elle va être communiquée
, a-t-il assuré.

Le directeur de santé publique du Québec, Horacio Arruda (archives).
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Dans un courriel transmis à Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux a fait savoir qu’il continuera de suivre la situation de près
et qu’il ajustera la stratégie de diffusion des données, au besoin
.
La province voisine de l’Ontario, elle, continuera à publier chaque jour des statistiques sur les nouveaux cas de COVID-19.