Le député libéral de Kitchener-Sud–Hespeler, Marwan Tabbara, a reçu l’autorisation de son parti de se présenter aux élections fédérales de 2019, et ce malgré une enquête interne visant du harcèlement sexuel lors de son dernier mandat, a appris CBC.
Les libéraux ont examiné en détail les allégations d’inconduite qui comprenaient des attouchements inappropriés et des commentaires sexuels déplacés à l’égard d’une employée, selon des sources ayant connaissance de ces allégations remontant à la campagne électorale de 2015.
Les sources qui ont parlé à CBC ont demandé l’anonymat, citant le risque d’être mises sur une liste noire des cercles libéraux, au détriment de leur carrière.
L’enquête interne menée par le parti libéral a bel et bien déterminé que certaines des allégations étaient fondées, selon CBC, qui n’a pas encore été en mesure de confirmer si Marwan Tabbara a été sanctionné par son parti.

Malgré la politique de tolérance zéro du Premier ministre Justin Trudeau en matière d’inconduite sexuelle sur le lieu de travail, le parti a approuvé la candidature de M. Tabbara en tant que député libéral, aux élections de 2019.
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La révélation de ces informations sur l’éligibilité de M. Tabbara en 2019 malgré les allégations d’inconduite sexuelle intervient alors que le député comparait devant le tribunal après avoir été accusé de voies de fait, d’entrée par effraction et de harcèlement et arrêté le 10 avril dernier.
En point de presse, vendredi, le Premier ministre Justin Trudeau s’est retranché derrière la confidentialité du dossier, laquelle fait partie intégrale de ce processus afin de protéger les personnes concernées et de respecter l’intégrité du processus, des protocoles et procédures en vigueur
, a-t-il rétorqué.
Il y a effectivement une règle qui souligne que quand un député est arrêté, la Chambre des communes devrait en être informée. Ça n’a pas été suivi dans ce cas-ci et apparemment, ça n’a pas été suivi depuis très longtemps.
Une validation de candidature inhabituellement longue
La commission qui valide les candidatures du parti a pris plus de six mois à rendre sa décision au sujet de l’éligibilité de Marwan Tabbara, une période inhabituellement longue pour un candidat sortant, selon une source gouvernementale ayant connaissance de l’enquête.
Les candidatures devaient en effet être soumises en octobre 2018 et celle de Tabbara n’a été achevée que six à huit mois plus tard, selon une source gouvernementale. Le processus ne prend généralement pas autant de temps, surtout lorsqu’il s’agit d’un candidat sortant ayant déjà fait l’objet d’un examen approfondi dans le passé.
M. Tabbara a présidé la Commission des droits de l’homme internationaux de la Chambre des Communes. Il a quitté le caucus libéral il y a deux semaines après que CBC et Global aient fait état de son arrestation par la police de Guelph le 10 avril dernier.
La police de Guelph a défendu sa décision de ne pas rendre publiques les accusations portées contre M. Tabbara.
Le Premier ministre Trudeau a déclaré que son bureau et lui-même n’ont été informés de ces accusations criminelles que le jour où les nouvelles ont été diffusées, soit le 5 juin.
C’est en effet décevant à titre de chef de parti, que l’individu en question n’ait jamais choisi d’informer le parti auquel il appartenait de ces accusations
, a commenté le Premier ministre.
Avec les informations de CBC.