Le premier ministre canadien a bon espoir qu’une entente sera conclue avec les partis d’opposition pour la reprise des travaux parlementaires en temps de pandémie.
Les travaux parlementaires, suspendus le 13 mars, ont officiellement repris lundi matin, comme prévu, puisque les partis politiques n’ont pas réussi à s’entendre de façon unanime.
Le Parti libéral, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique sont d’accord pour se réunir une fois par semaine à la Chambre des communes, avec un nombre réduit de députés. Les conservateurs en réclament trois.
Interrogé à plusieurs reprises à ce sujet lundi matin, le premier ministre Trudeau a déclaré qu’il ne voulait pas s’immiscer dans des chicanes partisanes
.
Je pense que ce n’est pas quelque chose que les Canadiens veulent voir
, a-t-il ajouté.
Je suis très confiant qu’aujourd’hui, on va pouvoir s’entendre sur une approche qui va assurer la continuité de nos institutions parlementaires pendant ces moments difficiles, mais de façon responsable.
Dimanche, Justin Trudeau avait plutôt affirmé que la situation était « frustrante » et que les demandes des conservateurs concernant les travaux parlementaires étaient déraisonnables
.
Blanchet et Scheer se renvoient la balle
Dans des points de presse tenus plus tôt en début de journée, les chefs bloquiste et conservateur, Yves-François Blanchet et Andrew Scheer, se sont renvoyé la balle sur leurs responsabilités respectives dans cette affaire.
Le premier a accusé le second de se livrer à une prise d’otage des institutions parlementaires à des fins partisanes
, une approche d’une grande insensibilité
face à la situation actuelle.
Il dit croire que la situation éclabousse tous les politiciens à Ottawa. Ça envoie un message qu’on est un peu déconnectés
, s’est-il désolé.
Les “tataouinages” de parlementaires, qui se parlent de parlementaires, entre parlementaires, sur leurs “bébelles” de parlementaires, je pense que ça n’intéresse pas beaucoup le proverbial “vrai monde”
, a tonné M. Blanchet.
On ne portera pas attention au “criage”, aux insultes et au “donnage” de coups de poing sur les bureaux, et on va essayer de faire progresser les choses au bénéfice des aînés, de la science, dont on a gravement besoin maintenant, et des étudiants.
Je crois que M. Blanchet a mal compris le rôle d’un député de l’opposition
, a rétorqué M. Scheer. C’est le rôle de l’opposition d’assurer qu’il y a de la transparence et de la responsabilisation. C’est notre job
.
M. Trudeau n’a pas besoin d’un autre cheerleader. Les Canadiens […] ont besoin de députés qui font leur job, qui s’assurent que les projets de loi, les programmes sont là pour les Canadiens
, a-t-il ajouté.
Des condoléances pour les victimes de la tuerie
Habituellement consacrée à la crise de la COVID-19 qui secoue durement l’économie du pays, la conférence de presse du premier ministre de lundi a plutôt été consacrée presque totalement à la tuerie survenue en fin de semaine en Nouvelle-Écosse.
Aux grands-parents qui ont perdu un enfant, aux enfants qui ont perdu un parent, aux voisins qui ont perdu des amis, mes pensées et les pensées de tous les Canadiens vous accompagnent.
Une telle tragédie n’aurait jamais dû se produire. La violence n’a jamais sa place dans notre pays. Nous partageons votre deuil
, a-t-il ajouté.
« L’enquête est toujours en cours, mais je peux vous assurer que la GRC et les autorités locales vont vous garder au courant des derniers développements », a aussi dit le premier ministre.