Le premier ministre soutient que les blocages qui paralysent le transport ferroviaire au pays doivent cesser immédiatement. Il considère que le fardeau de la résolution de la crise repose désormais sur les épaules des chefs héréditaires wet’suwet’en, car, dit-il, son gouvernement a épuisé toutes les options pour la régler de façon pacifique.

En conférence de presse à Ottawa, vendredi, Justin Trudeau a été très clair : les barricades doivent être levées, les injonctions exécutées et la loi respectée. La situation est inacceptable. Elle ne peut pas perdurer, a-t-il déclaré.

Les barricades doivent être démantelées maintenant.

Il dit avoir tendu la main à la communauté wet’suwet’en et avoir lancé un appel au dialogue, sans toutefois obtenir de réponse.

On a épuisé toutes les avenues pour en arriver à un dialogue actif, a-t-il affirmé.

Désormais, la balle est dans le camp des chefs autochtones pour dénouer la crise sans heurts. Il les presse de réfléchir à ce qu’ils peuvent faire pour régler la crise actuelle et de proposer des solutions.

Nous continuons d’avoir bon espoir que le leadership au sein des communautés autochtones va trouver une façon de démanteler [ses] propres barrages de façon pacifique, a-t-il indiqué.

La limite atteinte

Le premier ministre a reconnu que le problème est complexe et que la situation est délicate. Il a dit avoir fait preuve de patience, avoir démontré sa bonne foi et être rendu à la limite de ce qui est acceptable.

: il nous faut arrêter de tendre la main. Mais, nous ne fermerons jamais la porte au dialogue”,”text”:”Chaque tentative au dialogue a été faite, mais les discussions n’ont pas été fructueuses. On ne peut pas avoir de dialogue quand il n’y a qu’une partie à la table. C’est pourquoi nous n’avons plus le choix: il nous faut arrêter de tendre la main. Mais, nous ne fermerons jamais la porte au dialogue”}}” lang=”fr”>Chaque tentative au dialogue a été faite, mais les discussions n’ont pas été fructueuses. On ne peut pas avoir de dialogue quand il n’y a qu’une partie à la table. C’est pourquoi nous n’avons plus le choix : il nous faut arrêter de tendre la main. Mais, nous ne fermerons jamais la porte au dialogue, a-t-il affirmé.

Tous les Canadiens en paient le prix, a-t-il dit, précisant que certains ne peuvent pas se rendre au travail, d’autres ont perdu leur emploi ou encore que le transport de marchandises est interrompu à travers le pays, créant ainsi des pénurie de produits.

On ne peut pas continuer de voir les Canadiens souffrir.

Il a mentionné que son gouvernement s’était entretenu avec différents transporteurs pour trouver des alternatives.

Nous avons parlé avec les transporteurs pour voir si des solutions rechange étaient possibles pour empêcher les pénuries les plus graves et atténuer les impacts économiques, a-t-il affirmé.

Aucun recours à l’armée

M. Trudeau a dit qu’il était hors de question de faire appel à l’armée. On n’utilise pas l’armée contre des civils canadiens, a-t-il tranché. Il soutient qu’il revient aux provinces de faire régner l’ordre. La décision qu’ils vont prendre leur appartient, a-t-il déclaré.

M. Trudeau redoute que l’intervention de la police puisse avoir des répercussions explosives dans les communautés autochtones, ce qui amplifierait le problème et rendrait la situation encore plus grave.

C’est ce qu’on craint depuis le début. C’est pour cela qu’on a attendu presque deux semaines avant d’en venir à ce point-ci. De dire qu’on a tout essayé, qu’on a démontré notre bonne foi, notre volonté de résoudre cet enjeu, a-t-il expliqué.

L’Histoire nous enseigne comment les gouvernements peuvent empirer les choses s’ils ne cherchent pas toutes les autres options que la force.

Il estime que les barricades sont en quelque sorte contre-productives pour faire progresser certains dossiers.

Nous sommes maintenant à un moment où ça doit venir du leadership autochtone de dire […] que ces barricades ne sont pas utiles à faire avancer ni la réconciliation ni les préoccupations des chefs wet’suwet’en. Ce n’est pas à moi de parler pour les leaders autochtones. Ce n’est pas au Canada de parler pour les peuples autochtones. C’est à eux d’expliquer pourquoi ces barricades doivent descendre ou bien d’expliquer pourquoi elles doivent continuer, ce qui est inconcevable, a-t-il déclaré.

Selon lui, la crise actuelle ne fait rien de bon pour améliorer les relations avec les Autochtones. Il estime qu’elle pourrait avoir un impact sur le projet de réconciliation avec les peuples autochtones. Selon lui, des Canadiens non-autochtones pourraient se fermer le cœur à leur égard.

M. Trudeau a passé la matinée en rencontre d’urgence avec son groupe d’intervention ministériel pour le conseiller sur une sortie de crise. Il a notamment convoqué le ministre des Transports, Marc Garneau, et le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a fait savoir jeudi qu’elle acceptait de se retirer du territoire sur lequel est établie la communauté wet’suwet’en. La GRC a indiqué vendredi qu’elle s’activait à organiser le déménagement de ses opérations ailleurs.

Il s’agit d’une condition imposée par les chefs héréditaires avant d’accepter de rencontrer le gouvernement fédéral. Aucune rencontre n’est toutefois prévue entre Ottawa et ces chefs.

Vendredi, des chefs héréditaires des Wet’suwet’en ont rencontré des membres de la communauté mohawk de Tyendinaga pour les remercier de leur soutien. Ils seront samedi à Kahnawake.

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